En marge de la visite du président Hollande aux Etats-Unis, le président du Medef Pierre Gattaz a critiqué le principe des contreparties demandées aux entreprises en échange de la baisse des charges patronales.
Invité dans la délégation économique qui accompagne François Hollande dans son voyage aux Etats-Unis, Pierre Gattaz a pris de court son hôte en critiquant, lundi soir, une des modalités inscrites dans le pacte de responsabilité avec les entreprises, présenté en janvier dernier par l’Elysée.
Le n°1 des patrons s’en est pris au principe des contreparties d’emplois demandé aux entreprises pour compenser la baisse des charges de 30 milliards d’euros promise par la Crédit d’Impôt Compétitivité-Emploi (CICE) et le transfert des cotisations familiales.
Contreparties fixées en mars
A l’occasion d’une conférence de presse, Pierre Gattaz s’est plaint d’entendre des gens (lui) dire « on va vous contraindre, on va vous obliger, on va vous mettre des pénalités, si vous ne le faites pas vous allez être punis ». Et de prôner des « incitations positives à l’exemple de ce qui se fait aux Etats-Unis, plutôt qu’une gestion par la contrainte comme c’est le cas en France ».
Cette déclaration aurait, semble-t-il, froissé le président François Hollande en pleine visite d’Etat avec Barack Obama. Depuis Paris, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a rétorqué que « le dialogue social ne pouvait pas reposer sur des oukases », ajoutant, sur un ton ironique, que Pierre Gattaz avait peut-être été victime du « décalage horaire ».
Actuellement, les partenaires sociaux tentent de fixer les modalités des contreparties qui seront proposées aux entreprises dans le cadre du Pacte de Responsabilité : « Pierre Gattaz, quand il serait revenu en France, rencontre le plus vite possible les organisations syndicales comme c’était prévu, pour engager le dialogue social » a ajouté le premier ministre.
Selon le calendrier fixé par Matignon, syndicats et patronat devront remettre leur copie au mois de mars.