Le tissu productif français se caractérise par un petit nombre de grandes entreprises et un très grand nombre de PME voire de très petites entreprises (TPE). Or, les PME ne captent que 32 % des marchés publics en valeur, ce n’est pas conforme à leur place dans l’économie, cette part devrait dépasser les 50 %.
Avec le relèvement du seuil de dispense de procédure de passation des marchés publics de 25.000 € HT à 40.000 € HT, Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, estime que l’objectif est là. Les PME n’accèdent pas assez aux marchés publics, elles ne se positionnent pas assez sur des « lots » de marché et ne présentent pas assez d’offres « groupées » avec d’autres entrepreneurs pour gagner des parts de marchés.Selon les tenants de la simplification, la proactivité des TPE et PME dans les marchés publics doit s’affirmer comme une nécessité, un enjeu de long terme.
Se faire connaître des acheteurs publics, c’est-à-dire déployer une « stratégie de séduction », sera d’autant plus nécessaire que les marchés sans publicité préalable ni mise en concurrence vont se développer dans les prochaines années.
Le marketing achat d’une collectivité vise à conforter sa renommée en tant que donneur d’ordre régulier pour différents types d’approvisionnement. Les acheteurs publics vont pouvoir élargir leurs contacts professionnels et attirer de nouvelles entreprises auparavant rebutées par les démarches de candidatures. Si le seuil des 40.000 € HT est une opportunité, un gage de transparence selon certains, certains projets vont être plus difficiles à identifier puisque ne faisant plus l’objet d’une publication réglementaire.
Les PME vont pouvoir libérer leur créativité afin de mieux comprendre les enjeux des donneurs d’ordre publics qui, rappelons-le, sont estimés à 130 000 en France, qu’ils soient locaux (collectivités territoriales, établissements publics) ou nationaux (État, établissements publics nationaux comme les musées, les entre hospitaliers, etc.).
Pour détecter de nouveaux marchés et suivre les signaux faibles de la commande publique, les moyens ci-dessous vont se confirmer :
- analyser les vœux des maires et s’informer des délibérations des conseils municipaux via leurs sites internet ou dans les services des communes,
- utiliser les services de veille électronique des journaux d’annonces légales comme Actulégales ou des sites des acheteurs, à l’instar du BOAMP
- rechercher par mots clés correspondant à votre secteur d’activité des appels d’offres sur les portails et services de veille
Les enjeux de sourcing vont se rapprocher des enjeux de communication pour les TPE et PME françaises. Des méthodologies nouvelles vont devoir être posées, avec des moyens humains et financiers, ce qui ne sera pas chose aisée, surtout pour les TPE, qui ont besoin démystifier les marchés publics tant les opportunités sont nombreuses.